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Investigatio

Description

Cette pratique citoyenne est également devenue artistique par l’accumulation des fragments de mémoire, par la volonté de les rassembler au sein d’un livre et par sa composition. Échelonnée entre 2006 et 2018, elle se matérialise par la production d’une narration intitulée Investigatio, désignant étymologiquement « l’action de déranger, de troubler » et composée de trois parties :

  • « Evolutio » (pages 6 à 18) a exigé un travail de remembrance de sentiments éprouvés, de scènes de vie vécues et de croyances en construction. Ce travail de mémoire, retrace la fabrique d’une identité suggérée, bricolée, en proie aux doutes. (2000-2006).

  • « Experientia » (pages 19 à 42) se concentre essentiellement sur une période de vie restreinte dans le temps, mais chargée de symbolique, de questions, de réponses, où chaque instant, chaque espace contribuent à l’édifice d’une identité bousculée, au contact de nouveaux lieux, de nouvelles cultures et de nouvelles croyances (2006-2013).

  • « Actualitas » (pages 43 à 64) a permis d’exposer des doutes à la fois personnels et citoyens sur notre société agissante, sur les forces en action, sur des notions actuelles, qui sont les maillons d’un ensemble beaucoup plus conséquent, qui conditionnent et conditionneront les décennies à venir (2014-2018).


Investigatio, composé de 64 pages grises, est le symbole de ce lieu de la mémoire grise. Propice à la réflexion, la mémoire grise tempère la subjectivité des évocations mémorielles. Couleur du brouillard, de la griserie des amalgames, elle prend sa force dans cet exercice de contre-mémorisation, de contre-histoire. Elle se dresse également comme zone grise, qui peut être interprétée de multiples manières : zone où règne un vide juridique, une ambiguïté, une exception, mais aussi zone intermédiaire entre deux extrêmes, symbole d’un espace-temps alternatif au tout noir ou tout blanc et enfin zone réunissant sans frontière nette, victimes et bourreaux (Primo Levi, 1986).
De petit format (A5), le récit citoyen est malléable et doit pouvoir être relu, griffonné, malmené ; il doit être l’objet de tous les accords et désaccords, le lieu d’émotions nouvelles et passées, le théâtre de réflexions en mouvement.

Chaque narration présente au sein de « Experientia » et de « Actualitas » débute par l’inscription du titre, de la date, de la ville et des notions liées au fragment narratif. Les notions sont au nombre de treize et revèlent les thématiques rencontrées entre 2006 et 2018 : algorithmne, culture, discrimination, éducation, frontière(s), genre(s), identité(s), justice, mondialisation, police, religion, ségrégation urbaine, terrorisme. Cette précision est rendue possible, par le mécanisme mis en place : un événement, un récit instantané. Seule la partie « Evolutio », contient uniquement le titre, puisqu’il s’agit d’un exercice de mémorisation, de sensations, donc d’un retour dans le passé, où l’espace-temps est par défaut moins précis.

Enfin, le marque-page (1), feuillet mobile, a pour fonction de suspendre la lecture à tout moment, mais sert également de guide de lecture en annonçant au recto les trois parties du récit et leur signification, puis en présentant au verso la liste des notions abordées, ainsi que leur définition.

(1) 

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